Ceci n’est pas une dictature sanitaire

Illustration lalibre.be

(Ce texte paraît aujourd’hui sur le site du journal lalibre.be. Repris aussi par La chronique de la nouvelle normalitérannemarie.wordpress.com, …)

 

Bonjour!

 

« Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde », écrivait Albert Camus.
Les usagers de l’expression selon laquelle nous sommes en « dictature sanitaire » se trompent au moins doublement.

Ils se trompent d’abord parce qu’il faut réserver le mot de dictature à des réalités plus spécifiques et sanglantes que l’état de choses actuel. Dans une dictature, ces dénonciateurs n’auraient pas eu l’occasion de répéter une seule fois leur philippique avant l’emprisonnement ou la torture. À force de recourir à des outrances, les mots se vident de leur sens et deviennent manquants.

Les usagers de l’expression « dictature sanitaire » se trompent ensuite parce que cette supposée dictature n’est pas « sanitaire ». Lire la suite

Les Façades, 1971

 

Bonjour!

Je connais depuis longtemps la chanson dévastatrice de Claude Semal, « La façade ».
Le façadisme à Bruxelles a produit, dans la seconde moitié du XXème siècle et dans les écoles d’architecture du monde, le terme de bruxellisation, qui désigne des choses à ne pas faire en matière d’urbanisme, dans lesquelles s’est tenacement illustrée la capitale du royaume de Belgique. Il faut dire que depuis la construction du palais de justice, le plus massif bâtiment construit au monde au XIXème siècle, « architecte » est en milieux populaires bruxellois une raillerie. Tout autant que bien des choses allaient mieux dans le passé, dit-on, tout autant aujourd’hui nous avons progressé, redit-on: comprenne qui pourra. Lire la suite

L’erreur logique (ou pire) du « modèle emmental » appliqué à la protection contre le Covid-19

(On peut cliquer pour agrandir l’image. Remarquez bien ce que fait une « souris de la désinformation » dans l’illustration.)

 

 

Bonjour!

Regardons bien cette illustration qui circule sur Internet. Elle a été produite par Ian MacKay, virologue de l’Université du Queensland en Australie.

Elle explique comment se protéger du covid-19. L’idée n’est pas bête, et elle a ses lettres de noblesse scientifiques.
Le « modèle  du fromage suisse » est un modèle de causalité des risques industriels, introduit vers 1990 par le professeur Reason de Manchester,  (Wikipedia FR ),  et source de nombreux développements ultérieurs. Lire la suite

Deux logiques de la vaccination. La santé publique et la protection individuelle

 

 

Bonjour !

 

J’ai déjà mentionné ces deux logiques de protection par la vaccination: la logique de santé publique, opportuniste car tributaire des approvisionnements voire des erreurs et impréparations, et la logique de protection individuelle, où chacun souhaite son « meilleur » vaccin, ce que vise aussi, en tout respect du serment d’Hippocrate, la médecine de terrain.

Voici que ces deux logiques s’opposent sur la place publique en Belgique. Sans doute est-il significatif que l’article du Soir du 27 avril, qui relève cette discordance, soit à la limite de l’obscurité, s’agissant de ne pas cultiver la peur, ou de ménager la chèvre et le chou. (En ligne ici ou en PDF .)

Que se passe-t-il? Lire la suite

Professeur Renaud Piarroux: À la fin il faudra demander des comptes

« Il faut patienter, ce n’est pas le moment de s’énerver. Et un jour il faudra s’énerver. Il faudra demander des comptes, à la fin. Mais à la fin. »

 

Bonjour!

Pédiatre au départ, infectiologue, mycologue en santé humaine, microbiologiste, bon connaisseur des apports de l’IA en diagnostic médical, épidémiologiste d’université et de terrain avec de nombreuses missions dans le monde, professeur à Sorbonne Université et chef de service à l’hôpital de la Pitié-Salpétrière, 60 ans, Renaud Piarroux (Wikipedia) s’est illustré comme un des meilleurs spécialistes mondiaux, et des plus efficaces, dans la lutte contre le choléra, en particulier en Haïti.
La dernière fois qu’il a pris une carte d’étudiant, il en était à bac + 15 à peu près. Lire la suite

La saga des masques anti-covid en Belgique, par Jean-Jacques Jespers

(D’après vegaoopro.com)

 

Bonjour!

Jean-Jacques Jespers est un journaliste qui a fait ses preuves, enseignant à l’ULB (Bruxelles), tenant aujourd’hui la chronique « Le journal des bonnes nouvelles » dans l’émission d’humour « C’est presque sérieux » de Radio Première, radio belge de service public.

C’est là qu’il vient de donner, ce 26 février, le premier chapitre de ce qu’il annonce comme sa (future) célèbre conférence, consacré en trois minutes à la saga des masques en Belle Gique (expression célèbre en Flandre et en flamand aussi.)

Je ne vais pas « spoiler » votre écoute, vous jugerez par vous-mêmes.
« La Défense » et le  gouvernement Michel II sont au premier rang, et Condroz belge ne peut que marquer son accord  à la conclusion, une prédiction sur tout ce à quoi l’on peut s’attendre dans le business as usual de ce pays.

Brigitte Fontaine, une des gloires de mes années 70

Bonjour!

J’ai réécouté aujourd’hui cette gloire de mes années 70.

Vous ne perdrez pas beaucoup de temps (1m56) avec « Comme Rimbaud »: https://www.youtube.com/watch?v=JWG3FN-9Kps. Caustique, percutant, …féministe.

Sinon, « Je suis décadente », 2m50, 1964, avec orchestre vers 2010: https://www.youtube.com/watch?v=uwPbm7WJXYk
J’en raffole, bien entendu.
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CoronaViral, 31Gloubi-boulga, mot de l’année 2020

"Absurdistan autoritaire", a titré le quotidien allemand <i>Die Zeit</i> à propos de la gestion française de la covid-19
« Absurdistan autoritaire », a titré le quotidien allemand Die Zeit à propos de la gestion française de la covid-19

 

Bonjour!

Condroz belge a pleinement découvert un nouveau mot en 2020.
Depuis qu’il est petit, le taulier de Condroz belge adore les mots et les nouveaux mots, et à toutes périodes de sa vie il a fréquenté et fréquente les dictionnaires, ce qui ne semble pas devoir changer avec l’arthrose des pouces et autres cadeaux de son âge qui avance, avance, avance. Seuls les distraits pensent que le dictionnaire est une aide pour les adolescents, et qu’une fois adulte, formé et déformé, le citoyen normalement négligeant, pardon, intelligent, cesse de parcourir des dictionnaires. Car les distraits ignorent que les plus grands écrivains et linguistes comme les baratineurs de tous poil et plume ne peuvent vivre sans les dicos.

Parenthèse. Comme en toutes choses, le mérite n’a rien à y faire. Dans le cas de notre taulier, il y avait dans sa prime enfance un domaine et un seul, où son père ignorait la fatigue et répondait toujours présent, celui des questions inévitables de l’enfant, « Papa, ça veut dire quoi … ? » Que fait en cette circonstances un fils manqué face à son père manquant? Lire la suite

CoronaViral, 29 – François Gemenne voit dans les politiques anti-covid se dessiner la tyrannie du risque zéro

afitac.com

 

Bonjour!

François Gemenne a cosigné avec Olivier Servais, anthropologue à l’UCLouvain, une tribune intitulée « Crise de la Covid-19: la tyrannie du risque zéro », publiée par lesoir.be le 15 août 2020, dans une série mise en ligne gratuitement par le journal, mais que je donne néanmoins ici en PDF.
Cette tribune centrée sur le risque zéro laboure et prend pour titre un poncif d’ordinaire réservé aux gouvernants pour excuser les limites de leurs actions, placé le plus généralement sous la forme du truisme « Il n’y a pas de risque zéro », très répandu aussi dans le monde des affaires. C’est vraiment une formulation de communicants!, et il n’y a pas jusque là de quoi casser trois pattes à un canard.
Notre époque est envahie par la statistique. Les événements prévisibles ne sont plus certains: ils sont probables à 99,… %. Ainsi parle désormais la science, comme le GIEC n’a cessé de le faire en toutes rigueur et honnêteté, trop longtemps sans doute, jusqu’à ce que l’effroi dans ses rangs ait fait sortir les scientifiques de leur réserve probabiliste.
Grande nouvelle donc, « Il n’y a pas de risque zéro » : une phrase en principe plus taillée sur mesure pour Maggie De Block ou les bateleurs de la politique spectacle que pour des universitaires es qualités. Mais allez savoir. Lire la suite

Les zélus agissent sans mandat

 

oligarchie ça suffit2222

Bonjour!

Notre démocratie représentative est censitaire et cooptatrice.
Censitaire, de cens: le pognon. Et cooptatrice, de cooptation: l’élection des copains, par les copains.

Captatrice.

Censitrice et cooptataire.
Censurataire, corruptatrice.
Cooptotruque.
Coropto, crocoptro, copro, copro.
Coprocratie. Voilà le mot que je cherchais. Il me palît celui-là, il me plaît!

Et cooptataire.
Il y a du coléoptère là-dessous et les humains n’ont pas encore fait la preuve qu’ils valaient mieux que les termites ou les fourmis, autres espèces non pas sociales mais vivant en colonies, auto-colonisées. Selon l’avertissement que Jean-Paul Sartre nous donnait: Si nous voulons être autre chose que des fourmis ou des termites…

Le coléoptère en chef Elio Di Rupo vient de signer une prolongation de la centrale de Tihange. Vu que vous avez voté, ou, vu que vous auriez dû voter vu que le vote est obligatoire, vu que, vu que, vous n’avez rien à dire, c’est démocratique et c’est tout vu, et vous êtes vu. Ah! Nous vivons à l’époque de l’image-reine, donc nous sommes vus. Nous sommes vus ! Et rassurons-nous, ou inquiétons-nous, là où le vote n’est pas obligatoire, c’est pareil et ils font pareil.

Il a fallu une question parlementaire pour que l’élu Elio, l’Elio élu, le dise, qu’il avait fait ça, prolonger une centrale conçue pour être morte il y a déjà des années. De son propre mouvement il n’en disait rien. Cette décision assure, malgré certes un petit aspect très affirmé « je vide les tiroirs avant la faillite générale » ou  « à fond devant, après nous les mouches » , qui n’échappe à personne (qui me lise), un gigantesque paquet de profits à venir grâce à une installation sur-amortie, c’est à dire gratuite. Avec en prime les vrais frais (attendez le démantèlement pendant quelques décennies et la maintenance du chancre post-nucléaire pendant quelques siècles) et les vrais risques (n’importe quelle surprise n’importe quand, pendant et après l’exploitation), avec donc les vrais frais et les vrais risques pour la population, ce qui va sans dire, et c’est bien normal, le capitalisme étant le privé qui prend les bénéfices quand il y en a, faut pas déconner, et la population entretenant le public quand le public doit payer. Bon. Nous voyons ici que le zélu en chef ne se vante pas de tout ce qu’il fait, même si sans cesse il se vante de ce qu’il a commis, commet et commettra, comme font tous les zélus petits et grands du régime. En effet, sachant que le plus vanté sera le mieux élu, il ne leur échappe pas que la première règle à suivre pour un zélu ou futur zélu se conçoit bien et s’énonce clairement: Vante-toi, le ciel ne te vantera pas. Lire la suite