Nous découvrons l’article « À quel prix devriez-vous acheter vos vins ? Demandez à l’algorithme ! » , par Philippe Masset, professeur associé, Haute école spécialisée de Suisse occidentale, Jean-Marie Cardebat, professeur d’économie à l’Université de Bordeaux et Prof. affilié à l’INSEEC Grande Ecole, Université de Bordeaux, et Jean-Philippe Weisskopf, Associate Professor of Finance, École hôtelière de Lausanne, Haute école spécialisée de Suisse occidentale, publié par theconversation.com.
Cet article annonce la publication d’une étude plus fouillée portant sur l’établissement d’un algorithme chargé de définir « le juste prix » des vins. Lire la suite
L’équipe de Blast-info.fr, ce nouveau média fondé par Denis Robert, compte décidément de remarquables jeunes journalistes femmes ! Avec Pamela Moritz qui a su séduire un ami intello et prince du scepticisme à la première écoute, avec l’incroyable Salomé Saqué, avec ici Soumaya Benaissa qui reçoit et fait parler l’écrivain François Bégaudeau.
« Le réel est du côté de la gauche » , 57 minutes.
Ce romancier, essayiste, réalisateur, comédien, … est du genre rigoureux.
Il dit beaucoup de choses, et certaines que je pense depuis longtemps. Lire la suite
Je découvre ce projet formidable, déjà très avancé. Denis Robert lance une télé en ligne, Blast, doublée d’un site d’information.
Blast, en anglais « souffle », est ici « Le souffle de l’info » . Blast vivra uniquement de dons et d’abonnements, et sans publicité bien entendu.
Le projet est détaillé, avec notamment la liste provisoire des animateurs, sur le site de paiement participatif KissKiss Bank Bank.
Notons la présence dans l’équipe, de Bruno Gaccio, un des auteurs, pendant seize ans, des Guignols de l’info, et de l’avocate Élise Van Beneden, docteure en droit italien, active dans l’association Anticor (anti-corruption), dont elle est l’actuelle présidente.
La récolte programmée pour encore 18 jours (jusqu’au 11 mars) a déjà rapporté 653.000 euros, …tandis que 800.000 euros leur permettrait de démarrer à plein régime. L’objectif d’irréversibilité (celui sous lequel le projet aurait échoué et les contributions remboursées) de la levée de fonds était fixée à 100.000 euros. Lire la suite
Quand j’vas être un bon gars
Pas d’alcool, pas d’tabac
Moi rester tranquille
Moi payer mes bills
J’m’en vas apprendre l’anglais
Ma l’apprendre pour le vrai
Quand ma être un bon gars
Pas d’alcool, pas d’tabac
Moi mettre des bobettes
M’as lire la gazette
M’as checker les sports
Moi compter les morts
M’as passer mon check-up
M’en vas faire mon ketchup
On va voir c’qu’on va voir
M’as m’forcer en ciboire
Quand j’vas être un bon gars
Pas d’alcool, pas d’tabac
J’vas avoir l’esprit d’équipe
Impliqué, tout’ le kit
M’as cramper en masse
M’as m’tailler une place
Quand j’vas être un bon gars
M’as gravir les échelons
M’as comprendre mon patron
M’as faire semblant
Qu’y est intéressant
L’argent va rentrer
Pas trop trop mais steady
Ma photo laminée «L’employé de l’année»
Quand j’vas être un bon gars
M’en vas les inviter
M’en vas faire un party
Des sushis, des trempettes
Amène-z-en, m’as m’en mettre
M’as m’en déboucher une
Une fois n’est pas coutume
Là tout le monde va s’mettre
Tout le monde va s’mettre à parler
BMW, CLSC, TP4, IBM
TPS, PME, PDG, IGA
OCQ, OLP
Pis moi sur mon bord
Moi tomber dans l’fort
À onze heures et quart
M’as les crisser dehors
M’as sauter dans mon char
Moi descendre à Val-d’Or
Bon ben là ça va faire
Moi descendre en enfer
M’as flamber ma paye
M’as aller vendre des bouteilles
M’as rouler mon journal
M’as câler l’orignal
Moi virer su’l’top
Pas de cadran, pas de capote
Moi trouver mon nom
Tatoué sur son front
A va dire:«Aaaaaaahhhhhhhh!
Enfin un bon gars!»
Après ça après ça j’vas être un bon gars
Pas d’alcool, pas d’tabac
Moi rester tranquille
Moi payer mes bills
M’en vas apprendre l’anglais
M’as l’apprendre pour le vrai
Sport, Smat and Blood
Y vont m’aimer en Hérode
Excellent citoyen
Pas parfait mais pas loin
M’as manger du poisson
M’en vas faire du ski d’fond
M’as m’acheter des records
De Michel Rivard
M’as faire semblant
Qu’c’est intéressant
Quand j ‘vas être un bon gars
Pas d’alcool, pas d’tabac
Le temps passe!
Je parlais déjà de Denis Robert le 3 octobre 2008, sous le titre 1929 – 1989 – 2009 (un billet miraculeusement sauvé de la faillite militante de cemab.be, avatar d’indymedia Bruxelles ou faussement Bruxelles, mais ceci est une autre histoire.) Lui-même, Denis Robert, bataillait depuis des années sur l’affaire de truanderie financière à col très blanc Clearstream, et se faisait détruire la vie par des armées d’avocats mercenaires engagés par des banques de l’Atlantique à l’Oural, et des magistrats aux ordres et barbouzes d’une bonne moitié des pays de l’Ugnion Neuropénienne, dont le doux Grand-Duché du Luxembourg, où un certain Jean-Claude Juncker était alors ministre des finances sans discontinuer depuis neuf ans. Rassurez-vous, Denis en est sorti. En 2011.
Et aujourd’hui, nous devrions être surpris par les Pagnanapapers? Si la surprise est de mise, alors Denis Robert est un Einstein de la vision lointaine comme il y en a un par siècle, tandis que moi avec quelques centaines de milliers de minoritaires z’européniens sommes des voyants extra-lucides. Lire la suite
La nature est magnifique en ce moment.
À Rostock aussi.
Les moissons lèvent, les forêts prospèrent.
Le vert des frondaisons est inimitablement pur et profond au mois de juin.
Avec cela, policier n’est décidément pas un métier comme les autres.
Mais combien utile! Pensez que sans eux, Poutine, Bush et consorts [dans leur G8] entendraient des cris à leurs fenêtres, ce serait évidemment inacceptable.
J’ai reçu un courrier du CADTM: « Les autorités allemandes ont utilisé des dispositions légales prises contre les hooligans au cours des dernières années (suite aux violences lors de matchs de football) et les ont appliquées à des manifestants politiques et pacifiques. » (On ne parle pas ici des deux mille membres de « black blocks » venus jusque du Japon pour en découdre.) « Sur les 1.100 arrestations auxquelles les autorités ont procédé, il semblerait que moins de 10 débouchent sur des poursuites. Cela paraît montrer que les autorités ont adopté une politique visant à empêcher un exercice normal des droits démocratiques. »
À Rostock donc, des milliers de flics en tenue mi-moyenâgeuse, mi-futuriste, tentent par leur nombre et leurs équipements de contenir la foule bigarrée des contestataires. C’est plein de jeunes, il y en a donc encore qui font autre chose que soldat dans la guerre économique, et il y a aussi quelques vieux de mon âge. J’ai vu ça dans un reportage photographique sur le blocage de la porte 2 de la zone dite « rouge ». Les policiers et les militaires, comme les politiciens belges, aiment bien l’usage des couleurs pour simplifier l’étiquetage. Ça repose.
Je ne suis pas mécontent que des anonymes bravent le manque de sommeil et les intempéries, parfois les auto-pompes, pour défendre pacifiquement une démocratie d’en-bas en laquelle je me reconnais. Je me souviens qu’à Seattle en 1999 ces gens-là, que la société bien-pensante ne prend pas au sérieux, ont mis en échec le Millenium Round de l’OMC, Organisation Commerciale du Monde, aujourd’hui dirigée par un socialiste français, Pascal Lamy. Un socialiste qui dirige l’OMC, ça devrait convaincre les protestataires qu’ils sont ringards, et que la modernité, c’est la fin de l’histoire, pour ne rien dire de la fin de la lutte des classes. Las, le slogan « Tous humains, tous copains », surtout lorsqu’il est asséné de ces tribunes-là, est une pédagogie qui ne réussit pas avec tout le monde.
*
Voter le 10 juin ne suffit pas vraiment au citoyen que je suis, dans un pays où la politique-spectacle et la marchandisation ont tout gangrené.
J’exagère? Voici un exemple entre mille. Dans l’école où je travaille, l’argent public finance l’éclairage des faces avant des distributeurs frigorifiques Coca-Cola et Danone, présents à l’intérieur de l’établissement (une présence qui en soi pose déjà une sacrée question). Deux tubes néon de 60 watts n’y servent à rien d’autre qu’assurer la publicité de ces multinationales, et à alourdir un peu la facture du refroidissement des précieux berlingots et canettes, puisque même des néons, ça chauffe. Ça coûtait 2.500 francs, soit 60 euros, par an et par distributeur en 1995, quand j’étais trésorier-adjoint de l’amicale (qui court après l’argent), et que je les avais débranchés. Comptez cent aujourd’hui.
Le monde progresse vers sa vérité marchande.
De temps en temps je vote donc avec mes pieds: une manif, ou avec mes mains: écrire un texte. Et par un achat: made in dignity, ou par un refus: fini les fraises espagnoles. D’autres fois, par un don.
Je préférerais m’occuper de mon jardin, mais le monde ne me laisse pas le choix.
L’arrestation sans explication ni poursuite, pour plusieurs jours, de quelques Belges à Rostock, m’a encore obligé d’écrire une lettre à l’ambassadeur de Belgique à Berlin. Réponse: « L’ambassade est en contact constant avec les autorités allemandes à Rostock ».
Chouette.
J’ai quand même versé un peu d’argent à Indymedia Deutschland, affilié allemand d’un large réseau de presse militante, présent aussi à Liège, à Bruxelles et un peu partout dans le monde. La presse « moyenne » (« main-stream ») n’est plus vraiment un contre-pouvoir.
Il leur manquait 11.000 euros au 21 mai pour assurer les activités du Mediacenter à Rostock. Je ne sais s’ils les ont récoltés, mais je ne crois pas qu’ils aient budgétisé les menus objets cassés par la police. Ici bien tranquillement, on peut débrancher un néon inutile ou nuisible et leur verser une obole.