Edgar Morin: il faut distinguer entre la rationalité ouverte et connaissant ses limites, et …

Photo <em>lesoir.be </em>
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Bonjour!

 

William Bourton, chef du service Forum du Soir, livre un entretien avec Edgar Morin, 101 ans en juillet prochain.

Extrait (c’est Condroz belge qui souligne):

Il me semble certain que les progrès des sciences et des techniques aient permis des calamités comme la guerre moderne, l’industrialisation de la mort à Auschwitz ; que la machine ait permis d’asservir non seulement les choses matérielles mais aussi les humains asservis aux machines et menant une vie de plus en plus machinalement chronométrée. Le progrès technique est ambivalent, il ne produit aucun progrès moral. De plus aucun progrès n’est irréversible, comme par exemple la démocratie. Quant à la Raison, Adorno et Horkheimer, de l’École post-marxiste de Francfort, ont dénoncé la raison instrumentale, utilisée pour asservir et détruire. Enfin il faut distinguer entre la vraie rationalité ouverte sur les contradictions qu’elle rencontre dans l’exploration du monde, comme en microphysique, et connaissant ses limites, et puis le rationalisme clos et arrogant qui est la dégradation de la rationalité. Je me considère comme rationnel, mais il y a aussi la poésie dans la vie, il y a aussi l’inexplicable qui dépasse les capacités de l’esprit humain.

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À l’attention des gouvernements fauchés, comme celui de la Wallonie : trois ans de cannabis légal au Canada ont créé 15 milliards de taxes et 151.000 emplois

Cannabis indica, sommité fleurie d’un plant femelle – https://highgarden.ch. C’est là que se trouve le principe actif.

 

Bonjour !

 

La prohibition ouvre un marché à la criminalité organisée et l’enrichit.

Elle coûte aussi d’inutiles frais de police et de justice, invalidants et absurdes.

Le cas de la prohibition de l’alcool au États-Unis dans les années 1920-1933 a été exemplaire et sur-documenté. Pour le cannabis, comme pour d’autres produits, ces derniers autrement dangereux, les acteurs de terrain plaident depuis des décennies pour une légalisation variable selon les cas, large pour le chanvre indien (le cannabis), et très contrôlée pour l’héroïne, mais les gouvernants montrent ici une funeste rigidité et un respect hors de proportion autant qu’irresponsable, de la morale obtuse et conservatrice la plus surannée. Ils exercent le pouvoir, mais surtout pas celui de questionner, informer, éduquer leurs publics.

Cela tombe pourtant sous le sens ! Si les démocraties électorales étaient conséquentes avec leur théorie officielle du peuple souverain, ce sujet ne serait plus qu’un objet historique. Lire la suite

Décembre 2021 : « Bonne année ! » , « Bonne année ! »

 

Bonjour !

 

Je vous souhaite malgré tous les nuages noirs qui s’amoncellent par-dessus nos têtes, le meilleur pour l’année qui vient.
Condroz belge reçoit à l’instant, venant du futur, la quatrième de couverture d’un nouveau livre :

La première grande syndémie finale avait deux ans. Les sociétés riches commençaient de se déchirer, comme lorsque toute question historique arrivant à maturité pouvait alors déchirer. Quand Israël répétait sa guerre à Gaza, les amis se déchiraient, les familles se déchiraient, Gaza devenait un sujet qui fâche, et même si cela ne durait que deux ou trois semaines, le signe de la maturation de la question israélo-palestinienne était là. Nous parlons ici de maturation dans un périmètre donné, celui de la conscience banalisée de l’Occident riche et dominant au début du deuxième millénaire EC. Pour ce qui est des populations locales, en particulier les dominées, cette maturation était effective depuis longtemps.
Il en allait ainsi en ces temps-là. Lire la suite

Julos Beaucarne, 27 juin 1936 – 18 septembre 2021

(Billet publié simultanément sur le blog de Paul Jorion)

Bonjour !

Cinquante-cinq ans d’albums, une vie de poésie et d’engagement, en français et quelquefois en wallon. Pendant longtemps, le contrat avec sa société de disques lui imposait un opus chaque année, et chaque année il se produisait durant un mois à Paris, où il avait trouvé un public aussi. Son pull arc-en-ciel, il l’a porté pendant au moins vingt-cinq ans, et je l’ai entendu répondre un jour à une dame étonnée qu’il en était à son septième: c’est simple, il s’en faisait faire un nouveau à l’identique, quand le dernier commençait à rendre l’âme.

Sa lettre à Kissinger évoque la fin de Victor Jara, récemment rappelée sur le blog de Paul Jorion, après le coup d’État d’Augusto Pinochet en 1973.
Une autre de ses lettres a fait le tour du monde, sous le titre « Lettre ouverte de Julos Beaucarne » Lire la suite

Le Gang des Vieux en Colère

 

Bonjour!

 

Enfin ce mouvement existe!

Voici une vidéo avec Danny D., 77 ans. Une des fondatrices s’exprime en 4 minutes 32: « Nous, on a plus rien à perdre » . Lire la suite

Vitalité liégeoise

Illustration todayinliege.be

Bonjour!

Voici la preuve par neuf de l’assez incroyable vitalité associative liégeoise, du macramé ou du bridge à Attac ou les antinucléaires, en passant par le prometteur (pour moi un peu trop cher) Vin de Liège ou les danses orientales. Je ne vois que les antimilitaristes un peu trop absents. Le théâtres, les musiques, aussi, se portent bien à Liège. Lire la suite

Les Façades, 1971

 

Bonjour!

Je connais depuis longtemps la chanson dévastatrice de Claude Semal, « La façade ».
Le façadisme à Bruxelles a produit, dans la seconde moitié du XXème siècle et dans les écoles d’architecture du monde, le terme de bruxellisation, qui désigne des choses à ne pas faire en matière d’urbanisme, dans lesquelles s’est tenacement illustrée la capitale du royaume de Belgique. Il faut dire que depuis la construction du palais de justice, le plus massif bâtiment construit au monde au XIXème siècle, « architecte » est en milieux populaires bruxellois une raillerie. Tout autant que bien des choses allaient mieux dans le passé, dit-on, tout autant aujourd’hui nous avons progressé, redit-on: comprenne qui pourra. Lire la suite

Barbara Stiegler : covid, Macron, allergie à la démocratie

Bonjour!

Barbara Stiegler est professeure de philosophie à l’université Bordeaux-Montaigne. Elle est la fille du regretté Bernard Stiegler, philosophe des techniques bien connu de Condroz belge.

La voici dans un entretien avec François Ruffin, vous connaissez, ce type qui ne fait que ce qu’il veut ou désire (bon, une façon provisoire de le dire), et invite si souvent des gens qui ont des choses intéressantes à dire, de la chercheure à l’aide soignante ou technicienne de surface à l’assemblée, ou vice versa.

Barbara Stiegler vient de publier un petit livre, De la démocratie en Pandémie, Lire la suite

François Sarano : « La loi de la jungle est la loi de la paresse »

 

Bonjour!

Pendant des années, j’étais accablé par la liste infinie des raisons de désespérer de l’humanité. Puis, j’ai pris conscience que la liste des raisons d’espérer était tout aussi énorme, frappé notamment par la myriade d’actes héroïques posés au quotidien par des amis inconnus et anonymes.
Aujourd’hui, je viens de regarder les 48 minutes de cet entretien de reporterre.net avec François Sarano, docteur en océanographie devenu chercheur plongeur ou plongeur chercheur, intitulé « François Sarano : ‘La loi de la jungle est la loi de la paresse’. » Un régal d’humanisme et de confiance en l’avenir, malgré le désastre en cours.
François Sarano est aussi co-scénariste du film Océans de 2009.

PS: rappelons que Reporterre.net est un journal en ligne consacré aux questions environnementales et donc sociétales, sans actionnaires ni publicité, vivant uniquement de dons. Comme dans les vrais restaurants, on peut consommer d’abord et payer, verser une obole, après, à la différence de la restauration rapide, où l’on paie d’abord.

Georgine Kellermann, journaliste transgenre de la télé allemande: « Finie la comédie, je suis libre »

 

Bonjour!

Cet entretien publié par El Pais et traduit par Le Soir, vaut la peine d’être lu!  (Ici en PDF.)

Un journaliste allemand de la WDR, chef de service à Essen, connu et réputé, se déclare être une femme, à l’âge de 61 ans. Elle a fait son coming out, depuis longtemps ruminé et envisagé pour son départ à la retraite, avec quatre ans d’avance, sur une impulsion en partant en vacances. Et tout se passe bien, les collègues, sa hiérarchie, et le public, montrent beaucoup d’empathie et expriment beaucoup de soutien, les craintes de Georgine ne se confirment pas. L’entretien est sobre, et assez émouvant.

…La « transidentité » est un mystère auquel on est bien obligé de souscrire.
Le mystère de la naissance, répète avec force et constance Jean Ziegler, est bien plus grand que celui de la mort, alors que ces « mystères » sont des données simplement fondamentales de l’existence humaine.
La transidentité, récemment encore si peu reconnue, appartient à ces mêmes fondamentaux.